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C'est quoi une addiction ? Les premiers pas.

L'addiction est une maladie du désir et de la décision.

Le sujet va répéter un processus afin de se procurer une sensation de plaisir et ou de soulager un malaise intérieur, à en perdre le contrôle en dépit de sa connaissance des conséquences négatives.

Cela se traduit par une recherche compulsive du produit ou du comportement, une phase de déni sur sa capacité de contrôle et finalement l'impossibilité de contrôler, ou de stopper : vouloir et ne pas pouvoir changer.

Ce comportement qui amène au dégoût de soi, détester la personne "faible" et le soulagement immense que procure ce moment, où notre cerveau en réclame plus, l'envie fait place au besoin.


Attention de ne pas réduire l'addiction aux junkies à l'héroïne et autres drogues dures. On parle bien de produit (drogue, alcool, tabac,...) et ou de comportement (consommation de sexe, porno, jeux, boulimie et anorexie,.... seront aussi dans ce schéma).








Vulnérabilité et facteurs à risques.

Pour le plus grand nombres, et fort heureusement, la phase d'initiation ne mènera pas à un comportement addictif, pour les autres on trouvera plusieurs facteurs de vulnérabilités :


L'âge : La période 15/ 25 ans est la plus propices aux expériences, mais également une période de recherche d'identité, tout en cherchant sa place dans la société et s'intégrer socialement en faisant face aux bouleversements hormonaux.

Un adolescent sur trois serait sujet aux angoisses.

Il s’agit du neuroticisme, du désespoir, et de symptômes émotionnels.


Le neuroticisme désigne une tendance persistante à ressentir des émotions négatives (peur, tristesse, gêne, colère, culpabilité, dégoût), une mauvaise maîtrise des pulsions, et une inadaptation face aux stress.


Le désespoir est associé à un faible score de réponses faites aux questionnaires évaluant l’optimisme et la confiance en soi.


Les symptômes émotionnels recouvrent les réponses aux questionnaires indiquant des symptômes tels que « des maux de tête/ d’estomac » ; « beaucoup de soucis, souvent inquiet » ; « souvent malheureux, abattu ou larmoyant » ; « nerveux dans les nouvelles situations, perd facilement confiance » ; « a facilement peur ».


L'hérédité : Le facteur héréditaire est également à prendre en compte. Etre éduqué en présence de personnes aux comportements addictives pourra favoriser le mimétisme de se comportement pour faire face aux situations stressantes.


Dans la présence de c'est cas, la sensation de plaisir offerte par le produit ou le comportement pourra prendre une place importante, car le sujet aura l'impression de ne pas pouvoir ressentir cette sensation autrement que par ce biais. Et une vie sans plaisir est impossible.


D'où la règle importante : "consommer quand tout va bien" afin de ne pas perturber le système de récompense et de plaisir conduisant à l'addiction.




Les addictions sont classées en 2 catégories :

  • Les addictions à une substance psychoactive (nicotine, alcool, cannabis, héroïne,

morphine…)

  • Les addictions comportementales (jeu pathologique, addiction alimentaire, achat

compulsif, exercice physique, sexualité, travail, internet...)


L'addiction évolue en plusieurs étapes :

  • Une première phase d'initiation.

  • Une deuxième phase où l'abus de la substance ou le comportement excessif est associée à une recherche du plaisir, ce sont les conduites addictives.

  • Enfin un passage à la chronicité avec dissociation entre plaisir ressenti et comportement : l'envie irrépressible de la substance évolue jusqu'à la compulsion sans en éprouver aucun plaisir.


La définition de l'addiction est ainsi actuellement recentrée sur la perte de contrôle et non sur la notion de plaisir.




La phase d'initiation.

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initiation drogue

On parle de plus en plus de cette "invitation" un peu forcée à tester notamment pour l'alcool.

Socialement, être présent à un événement et ne pas boire de l'alcool est "étrange", cela à tendance à vous faire sortir du groupe. "allez ! tu prendras bien un verre !? je t'invite !"

Il en est de même pour la cigarette qui vous rendra "cool" et de plus en plus, les drogues sont présentes en milieu festif avec cette même incitation.

Il est extrêmement difficiles de lutter contre ce courant, refuser et un jour on laisse place à la tentation.


Dans ma vie de clubber et de consommateur, j'ai pu voir un changement important sur l'encadrement des initiations. Pour ma part, j'ai eu la chance d'avoir été encadré, avec la présence de règles et un regard sur mes premières consommations.

J'ai pu apprendre les dosages, les mélanges à éviter, le temps à respecter, et l'importance d'avoir une personne de confiance dans son entourage en cas de problème.


Aujourd'hui, cette "éducation" dans la consommation c'est perdu, la jeunesse n'écoute plus du tout, avec cette recherche insatiable d'expérience, de faire plus et une sensation de "toute puissance".

Accrue par un contexte économique, politique et environnementale, où l'avenir et réaliser des projets devient compliqué. On oubliera pas les conséquences psychiques importantes de la période COVID. Dans un monde si incertain "à quoi bon", "autant en profiter", "on s'en fou - on est foutu"


Il est donc primordiale de faire de la prévention, pouvoir de nouveau échanger sur ces pratiques à risques et le comportement à tenir.


Mais aussi, de tenir ce discours : "si tu veux pas, c'est ok ! tu n'est pas obligé de consommer pour être intégrer !" , d'autres groupes, d'autres façon de faire la fête existent.

L'être Humain à connu de nombreuses périodes sombre dans le passé, des drames, guerres où tout semblait perdu. Mais la plus grande force de l'Homme c'est s'adapter ! réussir à trouver des solutions, et reconstruire !


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refuser les drogues, c'est ok

Des produits/pratiques au potentiel addictif variable

Du côté du produit, l’addiction peut s’installer plus ou moins rapidement : après une ou quelques prises (crack, cocaïne...), plus progressivement, voire très lentement (alcool, jeux…). Tout dépend du potentiel addictif de la substance ou de la pratique, qui dépend lui-même de la nature et de l’intensité de son interaction avec les neurotransmetteurs. Le tabac, puis l’héroïne, la cocaïne ou l’alcool sont ainsi les produits les plus à risque et dont la consommation problématique est la plus fréquente. Concernant les jeux vidéo, ceux « en réseau », notamment en mode multi-joueurs, sont réputés plus addictogènes que les autres.



Les associations consommations et habitudes

Il est important de questionner sur le produit/pratique mais aussi de questionner sur les moments et les associations.

Ainsi, pour le tabac on en parle souvent : c'est "la cigarette du matin, d'après café, repas, sex, apres...." qui est la plus difficile de s'en défaire.

Le fait d'associer une consommation avec une habitude amplifiera cette dépendance, car à chaque fois que vous serez dans cette situation votre cerveau va réclamer votre addiction, même une fois le sevrage chimique dans votre corps.

C'est pour cela que la consommation des produits dans des situations "occasionnel"/"rare", conduira plus rarement à un comportement addictif.

(à venir : je parlerais du CHEMSEX qui reflète parfaitement ce problème d'association et d'incitation, combinés à une drogue fortement addictive, consommable "quotidiennement").



La recherche de plaisir

Le premier stade résulte de l’activation du circuit cérébral de la récompense par la substance consommée (ou la pratique réalisée). Ce circuit est sous la dépendance de la dopamine, dans le noyau accumbens. La répétition de cette consommation va conditionner la personne (apprentissage pavlovien), et des décharges de dopamine vont progressivement être libérées par anticipation, prédisant l’arrivée de la récompense. Ainsi, la reproduction de la situation (environnement ou état mental) associée à la consommation ou à la pratique va favoriser une nouvelle consommation. C’est la phase de recherche de plaisir. D’autres systèmes de neurotransmission sont modifiés en parallèle, comme ceux mettant en jeu de la sérotonine ou les récepteurs aux endorphines. Ces derniers deviennent moins sensibles aux molécules endogènes habituellement impliquées dans l’antalgie et la sensation de bien-être, et la production naturelle d’endorphines diminue. Dès lors, le plaisir n’est plus obtenu que par l’apport de la substance extérieure, ce qui induit une augmentation de la tolérance à cette substance et une sensation de manque dès l’arrêt de sa consommation. 



Un état émotionnel négatif

Le second stade est celui où le taux de dopamine libéré à chaque consommation diminue progressivement, rendant le circuit de la récompense beaucoup moins sensible à toutes les molécules qui le stimulent habituellement. Par ailleurs, les décharges répétées de dopamine conduisent à une modification du fonctionnement de l’amygdale cérébrale, rendant l’individu plus stressé, avec des émotions plus négatives (dysphorie). Aussi, ce qui apportaient du plaisir au quotidien devient moins motivants et seule un accroissement de la dose de substance consommée (ou du temps de pratique) peut à la fois satisfaire le circuit de la récompense et soulager de la dysphorie. A ce stade, la consommation ou la pratique excessive vise donc à sortir d’un état émotionnel négatif, et non plus à prendre du plaisir. Cette phase est en outre associée à une perte progressive de la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité des neurones à se réorganiser entre eux pour intégrer de nouvelles données. 



La perte de contrôle

Durant le troisième stade, l’altération des circuits de la récompense et des émotions est telle que des processus contrôlés par le cortex préfrontal sont modifiés : il s’agit notamment des capacités d’autorégulation, de la prise de décision ou de la capacité à résister aux envies de consommer. Ce stade de perte de contrôle (ou craving) explique les rechutes répétées, même lorsque le désir d’arrêter est sincère. 

L’observation par imagerie (IRM ou PET-Scan) du cerveau de personnes dépendantes montre notamment une diminution des flux sanguins, une hypoactivation des régions corticales frontales et une hyperactivation des régions impliquées dans la motivation, la mémoire, le conditionnement et les émotions. Mais il n’est pas clairement établi si cette dérégulation fonctionnelle est une prédisposition qui précède le développement de l’addiction, ou si elle résulte simplement de la consommation chronique de drogue. Des études menées auprès de personnes dépendantes de pratiques montrent que les phénomènes cérébraux impliqués sont similaires à ceux observés chez les individus dépendants de substances psychoactives. Ce type d’analyse reste néanmoins compliquées par le fait que les personnes qui ont une addiction consomment souvent plusieurs substances, ce qui rend l’interprétation des modifications observées délicates. 



Le cycle infernal des jeux de hasard et d’argent

Les joueurs pathologiques sont en grande majorité des hommes, quadragénaires, souvent pères de famille. Ils pratiquent des jeux de hasard pur (roulette, machines à sous) ou de jeux mêlant hasard et stratégie (paris sportifs, poker, black jack). Le point de départ de leur pathologie est toujours un gain initial qui génère une émotion très positive et les incite à rejouer pour revivre ce moment « magique ». Puis le jeu et le gain s’imposent vite comme une manière de se sentir bien. Mais les pertes successives incitent le joueur à retenter inlassablement sa chance dans l’espoir de « se refaire », en augmentant les mises à mesure que les pertes s’accroissent. Les raisonnements deviennent erronés et vont à l’encontre des lois de probabilité que les joueurs connaissent pourtant généralement bien. Il s’écoule généralement plusieurs années entre le début du jeu et le moment où l’addiction est constituée. 



Des conséquences multiples, médicales, personnelles et sociales

L’installation d’une addiction engendre de multiples conséquences qui s’installent dans un délai plus ou moins court et dont l’issue peut être sévère, voire tragique. 


Des risques immédiats liées à la substance/pratique

Les premières conséquences sont spécifiques de l’addiction et sont immédiates. Euphorie, perte de contrôle, diminution du stress, désinhibition : elles varient selon la nature de la substance ou de la pratique. Un risque vital immédiat lié à l’usage excessif existe dans certains cas (overdose, coma éthylique). Une étude coordonnée par l’OFDT estime en outre que la conduite après une prise excessive d’alcool multiplie par 8,5 le risque d’être responsable d’un accident mortel. Si le conducteur a également consommé du cannabis, ce risque est multiplié par 15. 

Dans un second temps, s’installent les symptômes liés à l’exposition chronique et répétée, associés aux phénomènes de tolérance et de sevrage. 


Des conséquences sur la vie quotidienne

Les secondes conséquences sont d’ordre comportemental : la consommation ou la pratique envahit progressivement la vie quotidienne de la personne dépendante et peut avoir des répercussions délétères sur sa vie familiale, relationnelle et professionnelle. Elles engendrent un risque progressif accru d’isolement, de marginalisation, de stigmatisation, de perte d’emploi ou de déscolarisation… 


Des complications à longs termes

Les addictions ont des répercussions médicales, psychologiques et psychiatriques sur le long terme. Une consommation chronique a en effet des conséquences médicales propres, en parallèle du processus addictif. Une modification du caractère (impulsivité, troubles de la mémoire, de l’attention…) et des troubles de l’humeur (notamment une anxiété) s’instaurent progressivement. Des complications sont spécifiquement associées à certaines addictions : risque cardiovasculaire ou de cancer avec le tabac, risque cognitif ou tumoral avec l’alcool, troubles neurologiques et psychiatriques chez consommateurs réguliers de nombreuses drogues illicites, contamination par le VIH, VHB ou VHC chez les usagers de drogues injectables… 


Un diagnostic très normé

Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés dans un manuel, le Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM). Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre. Un sujet est considéré comme souffrant d’une addiction quand il présente ou a présenté, au cours des 12 derniers mois, au moins deux des onze critères suivants : 

  • Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)

  • Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu

  • Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu

  • Augmentation de la tolérance au produit addictif

  • Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu

  • Incapacité de remplir des obligations importantes

  • Usage même lorsqu’il y a un risque physique

  • Problèmes personnels ou sociaux

  • Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité

  • Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu

  • Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques

L’addiction est qualifiée de faible si 2 à 3 critères sont satisfaits, modérée pour 4 à 5 critères et sévère pour 6 critères et plus. 

Les experts du DSM ne recensent comme addiction que les dépendances aux substances et celle aux jeux vidéo et d’argent. Les usages intensifs de smartphone, l’hyperactivité sexuelle ou professionnelle ne sont pas, à ce jour, considérés comme d’authentiques addictions car on ne dispose pas de données scientifiques convaincantes en ce sens. 


source : INSERM.

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